- irremplaçable
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• 1845; de 1. in- et remplaçable1 ♦ (Choses) Qui ne peut être remplacé. Casser un bibelot irremplaçable. « Chaque instant de notre vie est irremplaçable » (A. Gide). ⇒ spécial, unique.2 ♦ (Personnes) Qui ne peut être remplacé (par qqn de même valeur). Un collaborateur irremplaçable. ⇒ indispensable. « Mon devoir est ici, je suis irremplaçable » (Duhamel). Loc. prov. Nul n'est irremplaçable.⊗ CONTR. Interchangeable, remplaçable, substituable.irremplaçableadj. Qui ne peut être remplacé.⇒IRREMPLAÇABLE, adj.Qui ne peut être remplacé. Anton. interchangeable, remplaçable, substituable.A. — [En parlant d'une chose abstr. ou concr.] Qui ne peut être échangé, substitué à une autre chose. Les vieux ponts sont irremplaçables. L'exode leur fut fatal et personne n'a pleuré sur eux (MAURIAC, Mém. intér., 1959, p. 147). Le grand médicament irremplaçable encore actuellement est le bismuth dont les propriétés anti-infectieuses, cicatrisantes font merveille (QUILLET Méd. 1965, p. 166).— Emploi subst. masc. sing. à valeur de neutre. La force des liens [amoureux] vient de cette conviction torturante, qu'il y a là de l'exceptionnel, de l'unique, de l'irremplaçable, et que nous ne retrouverons jamais plus (GIDE, Journal, 1929, p. 944).B. — [En parlant d'une pers., de sa fonction, de ses qualités morales ou intellectuelles] Qui n'a pas d'équivalent; que sa fonction, son talent, son habileté rend indispensable. Jadis, quand on monta Hernani (1830), tous les rôles, sauf Joanny et Mlle Mars, irremplaçables, furent appris en double (par des talents, non par des doublures) et de la sorte il n'y eut aucune interruption (HUGO, Corresp., 1867, p. 67). Personne ne lui manquait jamais, que son fils, et d'ailleurs personne n'est irremplaçable (MONTHERL., Pitié femmes, 1936, p. 1134) :• ... Folcoche parla de la remplacer. Peine perdue! Papa s'y opposa farouchement : tous les Rezeau ne manqueraient pas de lui en faire de sanglants reproches. Alphonsine était un meuble sacré de La Belle Angerie. Au surplus, Fine ne s'émut point de telles menaces. Elle se savait irremplaçable. Nulle autre bonne ne tiendrait plus de huit jours sous la férule de Folcoche.H. BAZIN, Vipère, 1948, p. 133.Prononc. et Orth. : [iR(R)
]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1845 (RICHARD : cette pers., cette chose est irremplaçable); 1850 (GOBINEAU, Lettres à Tocqueville, p. 143). Dér. de remplaçable; préf. in-1. Fréq. abs. littér. : 133.
DÉR. Irremplaçabilité, subst. fém. Caractère de ce qui est irremplaçable. Un mot sublime et méconnu! C'est le plus grand hommage qu'on ait rendu à l'irremplaçabilité de l'artiste (GONCOURT, Journal, 1866, p. 261). — [iR(R)]. — 1re attest. 1866 id.; de irremplaçable, suff. -(i)té.
irremplaçable [i(ʀ)ʀɑ̃plasabl] adj.❖1 Qui ne peut être remplacé. || Choses distinctes et irremplaçables l'une par l'autre. — (Sans compl.). Qui n'a pas d'équivalent. ⇒ Unique. || Ce qu'un écrivain a d'unique et d'irremplaçable (→ Entendre, cit. 49). || Un bibelot irremplaçable. ⇒ Unique.1 (…) chaque instant de notre vie est essentiellement irremplaçable; sache parfois t'y concentrer uniquement.Gide, les Nourritures terrestres, p. 79.2 (Personnes). Qui ne peut être remplacé (par quelqu'un de même valeur). || Il n'est pas question de nous séparer de lui, c'est un homme irremplaçable. || Nul n'est irremplaçable (→ Interchangeabilité, cit. 1).2 Ne t'attache en toi qu'à ce que tu sens qui n'est nulle part ailleurs qu'en toi-même, et crée de toi, impatiemment ou patiemment, ah ! le plus irremplaçable des êtres.Gide, les Nourritures terrestres, Envoi, p. 186.3 Au surplus, mon devoir est ici. Je suis irremplaçable, c'est bien évident.G. Duhamel, Récits des temps de guerre, V.❖CONTR. Interchangeable, remplaçable.DÉR. Irremplaçabilité.
Encyclopédie Universelle. 2012.